TOMBEAU D’YVES BONNEFOY
par Constant Candelara

Un recueil de poèmes en vers.

Ce Tombeau est un hommage original à un poète majeur, à ses mythologies, à son art et à son existence. Il engage, de par ses raffinements prosodiques, une revitalisation maniériste du vers. On y découvre les modes de compositions sériels, combinatoires et répétitifs de Constant Candelara ainsi que le lyrisme, l’humour et la méticulosité qui lui sont propres.

“On donne au cadavre l’élégie
Qu’un globe de poudre ne lira pas
Et il est poudre dans un trou bas
Hobbit dans son lieu-dit de poudre”


C’est un poème que j’ai rédigé au moment de la mort d’Yves Bonnefoy avec l’horizon fantasmatique de la possibilité d’un dialogue par-delà (je quitte, avait-il écrit, par e-mail je crois, à Pierre Alechinsky, cette planète) l’au-delà de cette agonie : notre dialogue nous l’avions avorté. J’ai voulu faire un texte qui serait un hommage formel et parodique, bifide à cette poésie (gardienne de la langue), un tombeau, cénotaphe somptueux et obsessionnel dans le même temps qu’un recueil de pensées, de méditations éparses, fragmentaires, morcelées et de sanglots de ce deuil inexistant puisque ma rencontre avec Yves Bonnefoy n’aura jamais été qu’une anti-rencontre (il en existe une photo quelque part), et il n’a jamais lu ma poésie. J’appartiens à une génération attardée qui a vu la succession des décès de ses maîtres (tous des vieillards) sans avoir eu le temps de se faire connaître d’eux. La rhétorique profonde et minimaliste — il n’accueillait rien que notre preuve — d’Yves Bonnefoy m’a inspiré dans ce qu’elle avait à la fois de révolutionnaire et d’intempestif. Cela valait ce toast funèbre : d’une parole d’ozone m’émeut quelque ample poème de toi. J’ai finalement proposé à Frédéric Riera (il m’avait fait découvrir l’Arrière- Pays ainsi que les Récits en Rêve alors que je ne connaissais encore que les Planches Courbes) de faire de la rédaction d’un poème sur ce thème un concours (je l’ai gagné). Les éditions du Lierre ont bien voulu publier ces feuillets.

Constant Candelara


Imprimé à Lyon au quatrième trimestre 2018
sur presse typographique, absinthe & poudre noire
à 150 exemplaires numérotés.

isbn : 978 2 9558354 3 2
24 p. — 6 €