MASAKO
suivi de
LA TRAME AU MILAN D’OR
par Kikou Yamata

Deux romans.

Kikou Yamata, née en 1897 d’un père japonais et d’une mère française, sera une figure littéraire importante du xxe siècle. Proche de Paul Valéry, de Jean Cocteau ou encore d’Henry Miller, elle sera une femme de lettres reconnue, grande ambassadrice de ces deux cultures qu’elle a en partage — on lui doit entre autres la première traduction de Jun’ichirō Tanizaki, celle du Dit du Genji de Murasaki Shikibu, l’introduction de l’ikebana (composition florale) et plusieurs essais — et dont elle explorera les motifs esthétiques, individuels et sociaux, en ce qu’ils lui sont à la fois familiers et exotiques. Morte à Genève en 1975 sans laisser d’ayant-droit, son œuvre tombe alors dans un vide juridique qui l’écarte du domaine public : la passivité de son éditeur achèvera de la condamner à l’indisponibilité, puis à l’oubli. Malheur à qui fait croître le désert.

“Tu me demandes ce que veut dire ce titre de ton livre :
La trame est ici le fond humain qui se trouve en toute race.
Le Milan d’or est cet oiseau qui vint se poser sur l’arc de l’Empereur Jimmou, le fondateur du Japon, alors qu’il en faisait la conquête et cherchait son chemin.”


En voici deux romans parmi les plus beaux : Masako fut son premier, publié en 1925. C’est l’histoire de l’héroïne éponyme dans le Japon du début de siècle, tiraillée entre deux amours, respectivement portés par la tradition et la modernité. Ce récit court, vingt-quatre impressions peintes d’une langue parfaite dans la familiarité d’un monde flottant sur la condition, l’identité et l’enjeu romanesque d’une jeune japonaise, est une prouesse d’élégance et de délicatesse. Publié en 1930, la Trame au Milan d’or est le récit de Tazoumi, jeune homme japonais, fils de samouraï qui, dans le début de l’Entre-deux-guerres, quitte le port de Nagazaki, sa famille et sa fiancée pour rejoindre l’Occident, l’Europe et la France. Le dévoilement de notre culture à travers l’œil critique et curieux de Tazoumi, au gré de ses rencontres et par le jeu des exotismes croisés, offre un contrepoint saisissant à Masako.
C’est peut-être dans ce livre que l’on trouve la première description de la littérature occidentale d’un « soushi ».


Édité, composé et imprimé au premier trimestre 2018 en Auvergne-Rhône-Alpes
à 1000 exemplaires renforcés de rabats et de cahiers cousus
sur un papier de lait de chez Fedrigoni.

isbn : 978 2 9558354 1 8
354 p. — 12 €